A peine redescendus du volcan, nous voici repartis, plus haut encore, sur les traces du Monarque, ce beau papillon.
Nous sommes, en effet, dans la région où il vient hiberner et s’accoupler après 4500 kms de migration depuis le Canada.
C’est ici que ce trouve l’un des deux ou trois sites où tous les ans des milliers de papillons reviennent, toujours au même endroit, dans les mêmes arbres.
Mais le Monarque, ça se mérite ….Il nous a fallu grimper, grimper et grimper encore, à en faire chauffer Bob, jusqu’à 3500 mètres environs. On en a eut le souffle coupé et la marche haletante, c’est vraiment très haut !!!Nous avons dormi sur place et nous sommes réveillés frigorifiés, on avait 8 degrés à l’intérieur et la température est descendue jusqu’à -6 dehors (température relevée par un compagnon de camping suisse, c’est vous dire si l’info est fiable !!!)
Pour atteindre le coin de forêt où se trouvent les Monarques, nous avons à nouveau utilisé des chevaux, c’est tellement plus rapide et moins fatiguant (et plus rigolo !)
On progresse dans la forêt sans rien remarquer de spécial, et tout à coup, on voit de nombreux papillons qui volent autour de nous. Plus on approche et plus les papillons deviennent nombreux, le ciel en est plein. Sur le site, le spectacle est incroyable :des centaines de papillons volent de partout ce qui fait un bruissement, un son très doux et inédit. Sur les arbres ce sont d’énormes grappes de Monarques qui sont suspendues, il y en a des milliers. Certains sont morts et jonchent le sol, on marche dessus, d’autres se posent sur nous, il y en a partout. C’est magnifique et tellement inhabituel, on est hypnotisé…
Le retour à pied, sans cheval, est très difficile. A cette altitude, sans temps d’accoutumance, on est complètement essoufflé au moindre effort. On a les lèvres bleues et Marceau et Siméon sont au bord du malaise. D’ailleurs personne n’est très vaillant, la visite terminée on se hâte de redescendre dans la vallée.
La prochaine épreuve est tout aussi éprouvante. Nous rejoignons Mexico !!Ca n’a l’air de rien mais vu l’état des routes et le peu de signalisation, c’est une étape digne du Paris Dakar que nous réalisons. Les routes sont remplies d’énormes trous, tout le monde slalome, passant d’une file à l’autre au grès des obstacles.
Autre difficulté, les panneaux de signalisation. Ils sont très rares, pas toujours fidèles à notre carte et les noms des bleds qui nous entourent sont hallucinants :jiquilpico, tepexpan, tepatlaxco, cahuacan, ixtlahuaca,tlalnepantla…on est sans cesse en train de vérifier le nom de notre direction, pour aussitôt l’oublier !!
En pleine campagne, on a le temps de s’arrêter, mais dans la banlieue de Mexico il faut se décider très vite et le stress n’aide pas. Nous avons vécu quelques heures de tension extrême. Conduire un camion de 9 mètres dans la banlieue d’une ville de 18 millions d’habitants, plutôt chauds au volant….c’est sport. Finalement, on s’en est bien sorti grâce au sang froid de Didier et à mon sens de l’orientation légendaire (euh…enfin…grâce au sens de l’orientation de Didier , plutôt…). Nous sommes finalement arrivés aux pyramides de Teotihuacan, aux alentours de 23 heures, tout étonnés d’être enfin arrivés et vraiment soulagés !!!
Dernière épreuve de la journée : la nuit. Nous nous garons sur la place de l’Eglise d’un petit village, on ne peut plus tranquille, entre deux camions visiblement remplis de personnes faisant un pèlerinage. Quoi de plus calme ?? On s’endort, sereins.
A 3 h 15 du matin : pétards!!(tiens, tiens , ça nous rappelle quelques chose …) Un quart d’heure après, les gros camions autour de nous démarrent et font chauffer le diesel pendant une heure !!! On est tout asphyxié. En regardant par la fenêtre, on s’aperçoit que le pèlerinage se met en route. C’est un pèlerinage qui se fait à bicyclette. Ils rejoignent l’église de Notre Dame de Guadalupe, dont la fête est mercredi. L’Eglise se trouve à Mexico, il vaut mieux rouler de nuit !!! Finalement ils partiront vers 4 heures 30 , précédés d’une ambulance, toutes sirènes allumées.
Si je vous dit qu’à 5 heures, un autre cortège est passé devant le camion, vous me croyez ???
1 commentaire:
Magnifique et irréel...Nous aussi nous commençons à manquer d'oxygène!
Bonne chance pour la suite...Marceau est décidé,ça se voit.
Bisou
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