vendredi 2 mai 2008

Retour au Nicaragua

En revenant au Nicaragua, nous étions très excités de retrouver ce pays qui nous avait tant plu lors de notre premier passage. Nous étions aussi un peu anxieux, les premières impressions ne sont pas toujours les bonnes. Nous avons été très surpris par la pauvreté des gens. Venant cette fois du Costa Rica, plutôt riche (et non du Honduras), le choc a été plus important. Dès la frontière passée, presque plus de voitures mais à nouveau les gens à cheval, en vélo...Sur les routes il n'y a quasiment pas de voitures personnelles. Beaucoup de camions, de taxis, de bus, des chevaux et des vélos. Dès la douane et dans tout le pays,beaucoup de gens viennent nous demander à manger ou quelques sous. De plus, il n'y a quasiment plus de touristes, la saison des pluies approchant.

En arrivant à Granada, nous "retrouvons " quelques connaissances : Roberto ,le cireur de chaussures,qui fait des kilomètres à pieds, pour ne pas payer le bus. Il nous demande régulièrement à manger. Il y a aussi beaucoup d'enfants qui vivent dans les rues. Ils font de petits boulots: vendent des fruits ou des bonbons. Ils sont plutôt culottés et s'accrochent au camion quand on passe. Ils nous mettent mal à l'aise, comment les aider? Et enfin il y a notre ami Fidencio, qui a conquis toute la famille. Il faut voir les garçons converser avec lui en espagnol!!
Nous avons eut plus de temps (et de vocabulaire !) pour discuter avec lui cette fois-ci et ce qu'il nous a raconté nous a vraiment scotché. Son histoire est la même que celle de nombreux Nicaraguaien. Il est né sur l'île d'Ometepe, qu'il a quitté à 10 ans avec sa grande soeur pour aller travailler au Costa Rica de façon illégale. Cela signifie un passage de frontière en passant par la montagne puis un travail difficile et pas mal d'exploitation. Il est finalement revenu au Nicaragua et fait de nombreux petits boulots pour survivre. Il suit également quelques cours à l'école pour...apprendre à lire et à écrire!!!Nous n'avions pas remarqué qu'il était illetré, et c'est le cas de nombreux de ses compatriotes.Ce garçon de 20 ans plein d'énergie et de courage rêve d'être avocat, économise chacun de ses sous pour pouvoir se payer un aller retour pour voir sa mère qu'il n'a pas vu depuis deux ans (10 dollars)!! Au Nicaragua, le salaire mensuel tourne autour de 30 dollars. Ils rêvent tous de pouvoir se payer le visa pour aller travailler au Costa Rica (50 dollars). Là-bas les Nicaraguaiens travaillent sur les routes ou dans le bâtiment. Ils ne sont pas bien considérés mais sont payés en dollars...
Los de notre séjour à Granada, nous avons passé un dimanche au lac Nicaragua avec Fidencio. Un monde fou!!!Des bus contenant plus de 150 personnes arrivaient ,déchargeant des familles entières. On s'installe sous un gros manguier, on sort les hamacs et les pique-niques et on se baigne en famille...tout habillés!! Et quand je dis tout habillé,cela comprend les chaussures et les vestes!!!On a halluciné de voir tous ces gens rentrer dans l'eau le plus naturellement du monde en chaussure , jupes et pantalons longs, pour s'y asseoir en rond, toute la famille :de la vieille grand mère au petit dernier et discuter ainsi pendant des heures. Il va de soi qu'ici je ne me baigne pas en maillot de bain, mais habillée comme les autres, même si j'ai un peu de mal!!!
Bob a fait sa petite impression, deux hommes sont venus visiter, et sont restés un peu, les yeux grands équarquillés, assis sur le canapé du "salon"...
Granada est une ville très touristique mais il nous semble que le tourisme ne profite que peu aux gens d'ici. Les restos ,les cafés internet,les boîtes de tourisme sont tenus par des étrangers.Fidencio nous a confirmé qu'à part le bâtiment, pas de nouveaux métiers pour les locaux!

Nouis quittons avec regret notre ami et continuons vers Managua, la capitale. La ville est un no man's land, sans centre, détruit par un tremblement de terre. On ne s'arrête pas , trop craignos et pas beau du tout.
Nous passons quelques jours à Leon, ville coloniale très vivante, mais il y fait si chaud!!! Nous nous rafraichirons dans un lac volcanique et dans une petite station balnéaire,( las penitas) pas très reluisante mais peuplée de gens charmants. Nous y rencontrons une française qui tient un chouette hotel, dans ce "bout du monde". Ici , comme partout dans les villages,les gens vivent dehors, seules une ou deux pièces "fermées", en planches. La cuisine se fait au feu de bois, la lessive et la vaisselle ,dehors, dans de grands bacs en béton. Les gens passent beaucoup de temps à rassembler et à porter le bois, sur leur dos ou avec leurs chevaux. Les villes et les villages sont pleins de chiens errants et de cochons qui se balladent en liberté. Les conditions d'hygiène sont plus que douteuse, la gestion des ordures laissant beaucoup à désirer. Nous y sommes habitués maintenant, mais au début c'est un peu difficile de se décontracter et de marcher dans la rue entre les ordures, de s'installer sur la plage pleine de détritus ou de pique-niquer dehors entourés de chiens errants espérant un petit quelque chose à rogner. Une poubelle jetée est immédiatement ouverte et "triée" par quelqu'un qui va chercher des bouteilles en plastique ou des canettes à recycler.N'allez pas croire que les gens sont sales...pas du tout. Il faut voir les petits écoliers quitter leurs cahutes le matin, en uniformes IMPECABLES (chemises blanches et pantalons bleus marines), leurs chaussures brillent et leurs coiffures sont parfaites.(mais quel est leur secret!!). Eyt partout, la même curiosité envers nous. Ils nous posent beaucoup de questions, veulent visiter notre maison,savoir d'où l'on vient. Vraiment adorables.


Retour au Nicaragua

2 commentaires:

papy mamie a dit…

Retour tout en contraste! Cela ne ressemble pas du tout à l'aller...même si les deux routes se croisent de temps en temps .
De nouvelles émotions pour nous autres installés dans un immense confort par rapport à cette vie du bout du monde .
A voir les "curieux" découvrant votre vie bobienne nous sommes persuadés que vous n'êtes pas sur les grands axes touristiques!!Ne vous égarez pas.
Enfin nous espérons que la pluie ne vous rattrapera pas:ce serait dommage et difficile à supporter.
Belles images des enfants... et de vous.Merci.
Gros schmoutz

Anonyme a dit…

bon, mon commentaire vient de disparaître...pfff...en plus pour une fois il était hautement philosophique !!!... si, si ...

Bon, je m'y recolle plus tard car pas le temps là tout de suite...
Plein de bisous

Anne