dimanche 30 décembre 2007

Chiapas

Après notre petite pause au bord de l’Océan, nous reprenons notre route et retrouvons les routes de montagne que nous aimons tant…(hum)

En fait, nos deux jours d’ascension se passent mieux que prévu. Bob assure et la route est plutôt bonne et moins « tournante » que d’habitude.

Nous entrons dans le Chiapas, région très sauvage et vraiment magnifique. Les paysages sont encore différents. Tout est à flan de montagne. Nous passons de 500 à 2000m en quelques kms !! C’est très vert, beaucoup d’arbres inconnus de nous et beaucoup de cultures. Les gens travaillent dans les champs avec des outils très rudimentaires. La machette semble être l’instrument de base, il y a beaucoup d’ânes, de chevaux et de bœufs qui travaillent aux champs. Nous croisons des femmes et des enfants sous des chargements de bois qui gravissent la route vaillamment.

Les gens sont habillés en « costumes » traditionnels. Les femmes et les petites filles portent des blouses et des jupes longues noires brodées de fleurs vertes et bleues. Beaucoup d’hommes sont vêtus de gilets ou ponchos courts roses et rouges brodés de fleurs multicolores. Nous croisons beaucoup de petits villages isolés dans la montagne, ces gens sont vraiment à milles lieux de nos vies speeds d’Européens. La région nous parait beaucoup plus propre que le reste du Mexique.

Nous faisons une halte à Chiapas de Corzo et à Tuxtla où nous visitons un joli zoo, peuplé uniquement d’animaux de la région du Chiapas, et vivants en semi liberté. Nous avons vu de beaux iguanes, des perroquets de toutes les couleurs des singes, des tapirs, des jaguars, des grosses araignées velues. Nous serions ravis d’en revoir quelques uns en liberté, mais pas tous !!! Marceau a été victime d'une bande de filles qui ont complètement flashé sur lui. Las de toutes ces sollicitations bruyantes, on a appris a notre petit séducteur à tirer la langue pour éviter les photos pirates prises avec les portables!!!Il s'est bien fait bisouiller quand même!

A noter pendant ces deux jours : une nouvelle manifestation de villageois mécontents qui ont bloqué un pont pendant de longues heures…On prend ça très calmement , à la mexicaine. De toutes manières on voyage avec notre maison sur le dos, on est donc partout chez nous, même dans un gros bouchon, c’est 4 étoiles !!!

Siméon a de nouveau fait des folies de son corps. Il s’est lacéré le dos avec un coin contendant de notre table. On s’en est sorti avec quelques « Stéristrips » et beaucoup de sueurs pour les parents apprentis « médecins urgentistes ». Avec Siméon à bord on devrait voyager avec un médecin…avis aux amateurs, le poste est vacant !!

Nous venons finalement de passer deux jours dans un camping à San Cristobal de las Casas, très jolie et agréable petite ville perchée à 2100 m d’altitude. Il y a de très mignonnes petites ruelles aux maisons de toutes les couleurs. Les indiennes viennent ici vendre leur artisanat qui est vraiment magnifique. Beaucoup de broderies sur des vêtements ou des nappes, des objets en feutre, beaucoup de bijoux en graines et fèves colorées, des sacs brodés de fleurs… on a envie de tout acheter !! Il y a aussi beaucoup de restaurants et des cafés avec de bonnes pâtisseries, de délicieux jus de fruits (comme partout au Mexique, tous les jus sont « pur fruit » pressés au moment de la commande).Bref, un endroit très agréable et reposant.

Seul bémol :il fait vraiment plus frais ici qu’au bord de la mer. Nous avons eu 5 degrés la nuit dernière, et manque de bol, notre chauffage est à nouveau en panne. On a remis les couettes et les gros pyjamas.

Chiapas

Nous partons demain pour « Agua Azul », puis Palenque….

mardi 25 décembre 2007

Joyeux Noël à tous !!

Voici quelques photos de notre Noël un peu spécial. C’est très déroutant de fêter Noël au soleil…mais pas désagréable. Nous avons donc choisi la plage de Zipolite. Le lieu est très beau mais sans doute pas celui qui transpire le plus la magie de Noël.

La plage est surtout fréquentée par les Babas cools, les gays et quelques nudistes…l’ambiance est plus au massage et fumette qu’à la naissance du petit Jésus. Mais bon, on a essayer de recréer une ambiance plus adéquate avec nos préparatifs et une petite veillée où nous avons fait « notre messe » et un petit repas préparé par les enfants. Pas de foie gras, de bûche mais des ananas, du melon, du gâteau au chocolat…

Le père Noël était au rendez-vous ce matin, au grand soulagement des garçons qui étaient un peu inquiets et pas vraiment sûrs qu’il passerait ici. Tout le monde a été bien gâté …Nous espérons que vos fêtes respectives se sont bien passées, on pense à vous tous, JOYEUX NOEL !!!

Noël Zipolite

samedi 22 décembre 2007

En passant par la montagne avec mon camion ....

Nous sillonnons encore quelques jours la région de Oaxaca, très riche en belles ruines et sympathiques villages.

Nous allons ainsi voir un gigantesque arbre, vieux de plus de 2000 ans, l’arbre de Tule. Il est absolument énorme et très impressionnant.

Nous prenons la route de l’océan pacifique, tôt le matin . Nous savons que la route sera longue et sinueuse, on nous a prévenu. Nous n’avons que 250 kms à faire, mais nous prévoyons 6 heures de route.

Après ¾ d’heures de route, nous traversons Zimatlan, et….un fou furieux nous emboutit l’avant droit de Bob. Nous avons eut très peur, mais tout le monde est sain et sauf, ….à part la voiture du fou en question….Commence alors 5 longues heures de palabres avec d’abord la police routière, venue faire le constat, puis notre assureur venu plaider notre cause. Entre ces deux interventions, la police nous a d’abord déclarée 100% non fautifs, puis après 2 heures de discussion avec nos « adversaires », qui sont aussi accessoirement leurs amis, nous nous sommes retrouvés à 70% fautifs !!! Il faut dire qu’ils avaient des arguments incontournables : étant donné que notre camion n’avait rien et que leur voiture était toute cassée, il était normal que ce soit eux qui soient remboursés et nous, déclarés fautifs…Logique imparable !!Bref, en conclusion, on a payé 200 dollars de franchises à l’assurance qui payera les réparations de notre co-accidenté, et nos éventuelles réparations sont pour notre porte monnaie comme nous l’a dit en souriant notre assureur. On nous a gentiment expliqué que cette décision était très injuste mais que si nous voulions plaider notre cause, les voitures seraient immobilisées de nombreux jours, voire semaines, et que ça nous couterait cher en hôtel et en temps….alors que si on payait tout de suite, on pourrait partir…

Nous avons eut le temps de sympathiser avec une charmante famille qui habite dans le fameux carrefour. J’ai été invitée chez eux et on leur a fait visiter le camping-car. Bob se porte bien, rassurez-vous. Une petite éraflure qui lui donne encore plus l’air d’un aventurier, un vrai !!

Bref nous sommes repartis pour deux heures d’enfer de routes de montagne et avons dormi dans un petit hameau, perdu au milieu des montagnes. Le lendemain, nous sommes repartis bien tôt pour affronter les 4 heures de routes qui nous restaient jusqu’à la mer. Après une petite heure de virages et de montées, on s’arrête…un bouchon ??!!??Non, pas un bouchon en pleine montagne, mais une manifestation des habitants d’un village, contre le gouvernement qui n’a pas tenu ses promesses de remise en état des routes, eau courante, électricité…etc. La route est bloquée, il y a des paysans avec machettes partout, on ne sait pas pour combien de temps on est là….Cette route est maudite !!! Les voitures peuvent passer au compte goutte….J’essaye d’aller plaider notre cause (5 enfants dans la voiture !!) auprès du « comité de direction de la manifestation », mais rien n’y fait. Nous sommes coincés là 3 heures, puis nous repartons. Et nous finissons par arriver, nauséeux mais sains et saufs.

Pendant ces deux longs, longs arrêts les enfants ont été supers sages. En fait on ne les a pas entendus une seule fois se plaindre. Le voyage leur a déjà appris la patience !!

Nous voici donc à Puerto Escondido, à l’est d’Acapulco (pour ceux qui essaient de nous suivre sur une carte !!)Nous avons changé de décor : finis les paysages secs et arides, ici tout est vert, luxuriant. Il y a des palmiers partout :noix de cocos, bananes, etc…

La mer est très belle et chaude, l’ambiance fait très « vacances » avec beaucoup de touristes (ce sont les vacances de Noël). On se pose dans un camping et on profite de la plage, même si la mer est ici très dangereuse. Nous finissons par trouver une plage sans américains, avec beaucoup de Mexicains qui se baignent tout habillés…L’ambiance est très sympa, vendeurs ambulants et beaucoup de rires dans les grosses vagues.

Aujourd’hui, nous poussons un peu plus en avant et nous nous arrêtons dans une réserve écologique qui protège les tortues marines. C’est en effet sur ces plages qu’elles viennent pondre. Ces tortues sont très menacées du fait de l’exploitation grandissante de ces plages.

Nous faisons une visite en barque de la lagune-mangrove où vivent pleins de bêtes sympathiques (en plus des moustiques) : serpents, crocodiles…et gentilles tortues de rivières !!Le crocodile qui vit ici est le crocodile noir du Mexique, le plus grand du pays parait-il. On veut bien le croire, vu la taille du spécimen que nous avons croisé durant notre promenade sur l’eau. Pénétrer la mangrove est très impressionnant, c’est un vrai fouillis de branches racines. Ces racines sécrètent un tanin qui teinte l’eau couleur moka. Après la promenade, tous à la plage. Les vagues sont monstrueuses, et magnifiques. Nous restons prudemment tout au bord, c’est déjà très amusant. La plage fait plusieurs kilomètres, nous sommes seuls sur le sable, le rêve !

De Mitla à Puerto Escondido

mercredi 19 décembre 2007

Cholula et Oaxaca


Petite halte sympathique dans la ville de Cholula près de Puebla. La ville est à taille humaine facile d’accès et très agréable…Ca change de Mexico !!

Nous nous promenons sur la grande place du marché, le Zocalo, où se tient le marché de Noël. On essaye tant bien que mal de se mettre dans l’ambiance de la fête, mais avec 27 degrés, le grand soleil, on a vraiment du mal à s’imaginer que Noël est dans une semaine. Pourtant les villes sont bien décorées de lumières qui clignotent, il y a des poinsettias rouges vifs (Noche Buena) absolument partout et des jolis marchés de Noël où l’on trouve des sapins, des décorations (dont des jolis lampions), des pinatas de Noël, des grands cierges magiques, des torches en papier vitrail, tout pour une jolie crèche (dont des Jésus aux grands cils et yeux bleus…), des crèches en bois, de la mousse pour la décorer…Mais c’est quand même difficile de s’y croire.

Depuis Cholula, on peut admirer le Popocatépetl, volcan bien connu et toujours en activité. Un panache de fumée s’en échappe en permanence, sa dernière éruption date de 2000.

A quelques kms de Cholula se trouve une incroyable église, Tonantzintla. C’est un intérieur hyper chargé, pleins d’angelots, de fruits tropicaux et d’épis ce maïs (rappel de l’ancienne dévotion des indiens à la déesse Tonantzin, déesse protectrice du maïs)

Après Cholula, direction Oaxaca, ville très touristique mais très agréable quand même. C’est la ville du chocolat. On peut en voir la fabrication : mélange de fèves de cacao grillées, d’amandes grillées , de cannelle et de sucre. Miam !!!

Il y a beaucoup de choses à voir dans les alentours dont les pyramides de Monte Alban, magnifique site Zapotèque, grandiose . Entre 350 et 550 après JC, ce fut un grand centre politique, économique , culturel et spirituel. On a une vue magnifique sur les alentours.

A Oaxaca, on s’est promené dans un marché, où les indiennes viennent vendre leurs fruits et légumes ainsi que de l’artisanat. C’est magnifique, pas aseptisé du tout , et très vivant et coloré. Les femmes portent des blouses brodées de fleurs multicolores, de longues jupes, beaucoup sont pieds-nus. Elles ont de longues tresses noires avec des rubans colorés .Beaucoup ont des châles sur la tête ou dans le dos avec leur bébé. D’ailleurs les bébés sont partout sur les marché : dans le dos ou sur le ventre des mamans dans des grands châles, ou bien dans des petits hamacs bricolés sous les tentes.

Les produits vendus sur les marchés sont ,pour la grande majorité, inconnus de nous. Il y a des fruits et des légumes , des racines, des herbes, des plats cuisinés absolument incroyables. Nous nous rendons bien compte que 80% de ce qui se passe ici nous échappe. Quelques fois nous demandons des explications et les réponses sont toujours aimables et souriantes. D’ailleurs dans les marchés comme en ville, avec Marceau et Siméon, nos atouts de charme, on attire beaucoup de sympathie. Ils se font bisouiller de partout…et aiment ça !!

Dans un autre genre, visite d’un extraordinaire musée d’art préhispanique. Les enfants ont adoré cet art très accessible car très expressif et qui dégage beaucoup d’humanité.

A Mitla, autre site intéressant, nous assistons devant l’église à la bénédiction de statues de Marie et Joseph. Les gens apportent leurs statues sur des sortes d’autels très décorés, qu’ils portent en chantant et faisant de la musique. Les enfants avaient de jolis lampions en papier coloré. Nous remarquons un joli Joseph, portant le chapeau mexicain.

Ici, les gens prient beaucoup devant les statues et les peintures des saints, de Jésus et surtout de Marie. Les statues sont habillées et richement parées. Elles sont très expressives, il y a ainsi , dans toutes les Eglises, des Jésus sur le chemin de croix, sanguinolents, plus vrais que nature. Ils prient aussi beaucoup « El Nino Jesus », Jésus bébé, représenté avec une couronne et un sceptre, tout habillé de layette bleu ou blanche. On le prie pour les enfants malades.

Cholula, Oaxaca, Mitla

samedi 15 décembre 2007

En quittant Mexico

Nous ne voulons pas quitter Mexico sans visiter les jardins flottants de Xochimilco, classés au patrimoine, que nous avions pu découvrir dans un reportage télé. Ceci implique de passer du nord au sud de la ville. Pour minimiser les risques de bouchons nous choisissons de voyager en soirée en espérant circuler facilement sur le périph. Mais le voyage n’est jamais simple. Primo nous circulons la veille de la fête de la Guadalupe et les routes et surtout les autoroutes sont encombrées de processions et de pèlerinages à pied ou en vélo. Tout le Mexique se rend à la basilique de la Guadalupe, nous ne sommes donc pas seuls sur les routes ce soir là. Mais l’ambiance est passionnante, effrénée et fervente. Secundo bien entendu nous perdons le fil de notre route au cours de ce transit et nous nous retrouvons à circuler en plein centre de Mexico. On ne peut pas dire que les panneaux de signalisation soient absents, il y en a, mais ils sont bien déconcertants, sans suite logique, et tout à fait à même de vous égarer. Nous atteignons cependant notre but sans encombre et sans trop de retard ce soir là. Et nous ne regrettons pas ce détour puisque la visite des jardins flottants s’est avérée magnifique et prenante. C’est très touristique, cher (surtout pour nous ?), mais magique. Ce jour est assez calme sur les canaux, nous sommes en semaine et il y a une fête religieuse principale, mais les WE les canaux sont bondés parait il, les barques circulent en se touchant.

Traditionnellement les mexicains viennent en famille ou en groupes amicaux pour louer un bateau et y passer une partie de la journée. La partie centrale du bateau abrite une grande table entourée d’une vingtaine de chaises, et ou y boit et mange allègrement. Et si les vivres et munitions manquent des marchands en bateau ambulants vendent tout le nécessaire. Pour ce qui nous concerne nous prenons notre repas dans un petit resto à la halte « souvenirs », et nous profitons bien de cette promenade très reposante.

Xochilmico

L’âpres midi même nous prenons la route de Puebla à 120 km de là, notre première étape en direction de la cote Pacifique. Ce premier tronçon s’avère assez périlleux puisque la route monte à pente constante et forte pendant peut être 50km (nous sommes sur les contreforts du Popocatépetl). Et Bob nous lâche au sommet, alors que nous préparons à descendre. Nous retrouvons les symptômes déjà connus à l’occasion de montées aussi épuisantes. Ce jour là, une équipe « volante » de mécaniciens « indépendants » se porte à notre secours à la minute même où nous nous arrêtons. Leur diagnostic porte sur la pompe à essence et le filtre, et au final nous nous lançons dans la réparation « à cœur ouvert » de Bob en pleine autoroute. Pour réparer la pompe il faut démonter le réservoir à essence qui est sous le camion. Apres 4 heures d’immobilisation et une discussion âpre du montant des honoraires, nous repartons avec un Bob bien vaillant pour Puebla. (Depuis nous avons du reprendre une route de montagne et les symptômes d’essoufflement du moteur ne sont pas survenus, donc assez vraisemblablement le diagnostic était correct).

Et nous trouvons sur notre route les processions de marcheurs et cycliste de retour de Mexico…

mardi 11 décembre 2007

Teotihuacan et Mexico

Voici enfin notre premier site « préhispanique ». Tout le monde était très excité en découvrant les deux grandes pyramides : celle du soleil et celle de la lune. Le site est immense. L’allée qui le traverse fait deux kilomètres. Les pyramides sont très hautes. Il est possible d’y monter et d’admirer le beau panorama.

Ces pyramides ne sont pas creuses contrairement à celles d’Egypte. Le but n’est pas de servir de tombeau mais de monter le plus haut possible vers le ciel pour célébrer les divinités du soleil, de la lune, de la pluie… Elles servaient aux cérémonies et sacrifices divers…

Nous nous lançons courageusement à l’assaut de Mexico. Le trajet jusqu’en ville se fait en bus. Il est hors de question d’y aller avec Bob. On compte une petite heure de bus, puis métro. La ville nous impressionne surtout par le monde qui s’y promène. C’est vraiment très dense. On visite un musée, on se promène un peu dans différents quartiers. C’est fatiguant, il faudrait enchainer les musées qui doivent être très intéressants, mais on manque un peu de courage.

Le retour est plus long, il y a beaucoup d’embouteillages. Finalement, on passe trois jours tranquilles avec nos nouveau amis, dans la petite ville de San Juan de Teotihuacan.

Teotihuacan et Mexico



dimanche 9 décembre 2007

Les monarques

A peine redescendus du volcan, nous voici repartis, plus haut encore, sur les traces du Monarque, ce beau papillon.

Nous sommes, en effet, dans la région où il vient hiberner et s’accoupler après 4500 kms de migration depuis le Canada.

C’est ici que ce trouve l’un des deux ou trois sites où tous les ans des milliers de papillons reviennent, toujours au même endroit, dans les mêmes arbres.

Mais le Monarque, ça se mérite ….Il nous a fallu grimper, grimper et grimper encore, à en faire chauffer Bob, jusqu’à 3500 mètres environs. On en a eut le souffle coupé et la marche haletante, c’est vraiment très haut !!!Nous avons dormi sur place et nous sommes réveillés frigorifiés, on avait 8 degrés à l’intérieur et la température est descendue jusqu’à -6 dehors (température relevée par un compagnon de camping suisse, c’est vous dire si l’info est fiable !!!)

Pour atteindre le coin de forêt où se trouvent les Monarques, nous avons à nouveau utilisé des chevaux, c’est tellement plus rapide et moins fatiguant (et plus rigolo !)

On progresse dans la forêt sans rien remarquer de spécial, et tout à coup, on voit de nombreux papillons qui volent autour de nous. Plus on approche et plus les papillons deviennent nombreux, le ciel en est plein. Sur le site, le spectacle est incroyable :des centaines de papillons volent de partout ce qui fait un bruissement, un son très doux et inédit. Sur les arbres ce sont d’énormes grappes de Monarques qui sont suspendues, il y en a des milliers. Certains sont morts et jonchent le sol, on marche dessus, d’autres se posent sur nous, il y en a partout. C’est magnifique et tellement inhabituel, on est hypnotisé…

Le retour à pied, sans cheval, est très difficile. A cette altitude, sans temps d’accoutumance, on est complètement essoufflé au moindre effort. On a les lèvres bleues et Marceau et Siméon sont au bord du malaise. D’ailleurs personne n’est très vaillant, la visite terminée on se hâte de redescendre dans la vallée.

Les Monarques

La prochaine épreuve est tout aussi éprouvante. Nous rejoignons Mexico !!Ca n’a l’air de rien mais vu l’état des routes et le peu de signalisation, c’est une étape digne du Paris Dakar que nous réalisons. Les routes sont remplies d’énormes trous, tout le monde slalome, passant d’une file à l’autre au grès des obstacles.

Autre difficulté, les panneaux de signalisation. Ils sont très rares, pas toujours fidèles à notre carte et les noms des bleds qui nous entourent sont hallucinants :jiquilpico, tepexpan, tepatlaxco, cahuacan, ixtlahuaca,tlalnepantla…on est sans cesse en train de vérifier le nom de notre direction, pour aussitôt l’oublier !!

En pleine campagne, on a le temps de s’arrêter, mais dans la banlieue de Mexico il faut se décider très vite et le stress n’aide pas. Nous avons vécu quelques heures de tension extrême. Conduire un camion de 9 mètres dans la banlieue d’une ville de 18 millions d’habitants, plutôt chauds au volant….c’est sport. Finalement, on s’en est bien sorti grâce au sang froid de Didier et à mon sens de l’orientation légendaire (euh…enfin…grâce au sens de l’orientation de Didier , plutôt…). Nous sommes finalement arrivés aux pyramides de Teotihuacan, aux alentours de 23 heures, tout étonnés d’être enfin arrivés et vraiment soulagés !!!

Dernière épreuve de la journée : la nuit. Nous nous garons sur la place de l’Eglise d’un petit village, on ne peut plus tranquille, entre deux camions visiblement remplis de personnes faisant un pèlerinage. Quoi de plus calme ?? On s’endort, sereins.

A 3 h 15 du matin : pétards!!(tiens, tiens , ça nous rappelle quelques chose …) Un quart d’heure après, les gros camions autour de nous démarrent et font chauffer le diesel pendant une heure !!! On est tout asphyxié. En regardant par la fenêtre, on s’aperçoit que le pèlerinage se met en route. C’est un pèlerinage qui se fait à bicyclette. Ils rejoignent l’église de Notre Dame de Guadalupe, dont la fête est mercredi. L’Eglise se trouve à Mexico, il vaut mieux rouler de nuit !!! Finalement ils partiront vers 4 heures 30 , précédés d’une ambulance, toutes sirènes allumées.

Si je vous dit qu’à 5 heures, un autre cortège est passé devant le camion, vous me croyez ???

mercredi 5 décembre 2007

Patzcuaro et le volcan Paricutin

Nous venons de passer quatre jours absolument extraordinaires et vraiment depaysants.

Ce week-end nous a mené à Patzcuaro, tout à fait différente de Morelia. C’est une ville indienne très vivante et colorée. Nous avons passé le premier jour au bord du « plus beau lac du Mexique » (dixit Le Routard), avec, au programme : ballade en bateau jusqu’à l’île de Janitzio, déjeuner typique et repos dans l’herbe. Le bateau tout d’abord : de grandes barques à moteurs, animées par les musiciens et les vendeurs de sucreries et de chips. Nous avons assisté à une « démonstration » de pêche traditionnelle avec filet-papillon. Tout cela est très touristique mais comme il n’y avait que des touristes mexicains, c’était très typique quand même !!

Sur l’île, c’est le Mont Saint Michel, sauce mexicaine. Des vendeurs de souvenirs partout, des petits stands de nourritures…

Et tout en haut, se dresse une statue dans laquelle on peut monter. La montée est très fatigante et l’arrivée vertigineuse et très peu sûre,… comme l’Amérique est loin…Mais tout ce manque d’organisation, cette absence presque totale d’interdit rend tout plus relax et sympathique. Nous avons assisté à une dance traditionnelle. Les danseurs sont déguisés et portent des sandales à semelles de bois. Ils dansent comme avec des claquettes. C’est très joli.

Au départ des bateaux, il y a quelques restos où des grands-mères cuisinent, aidées de leurs filles et petites filles…Nous avons goûtés de nouveaux plats tels que les « gorditas », petits pains ronds fourrés de fromage, poivrons panés, filets de poissons, petite friture de poissons…Nous nous sommes régalés et avons pris plaisir à bavarder avec ces femmes.

Le lendemain nous sommes allés nous promener dans la ville de Patzcuaro. Comme je l’ai dit plus haut, la ville est très animée. Il y a des marchés ou les gens vendent des tissus très colorés, des châles, des couvertures de laine très jolies, des objets en paille tressée, etc..et partout les petits bouis-bouis pour manger des tacos et autres spécialités…Il est très agréable de se promener ici. Il y a à voir, à sentir, à goûter et toujours quelqu’un pour bavarder. La ville est parsemée de petites places, et comme partout beaucoup d’églises. Nous avons continué nos découvertes culinaires , dans un vrai resto cette fois, Antonin s’est lancé dans l’épicé, et à pas mal tenu le choc…Bravo !!

Nous sommes arrivés dans la soirée à Angahuan, très petit village perdu au milieu des montagnes . Il faut le mériter, la route est longue et tortueuse. Sur le chemin, nous voyons des paysans qui fauchent maïs et sorgho à la main. Les femmes portent leur récoltes sur leur dos dans de grands châles. Les hommes ramassent du bois et le ramène à dos de cheval ou de mules..Bref, vous l’aurez compris, ce n’est pas un bond dans le futur que nous avons fait là.

L’arrivée au village est époustouflante. On arrive sur la place de l’église :pleins d’enfants partout, toutes les femmes en jupes longues et colorées, de grandes nattes noires et un châle brodé sur les épaules. On s’est vraiment senti « étranger ». C’est très étrange, on n’osait à peine sortir du camping-car, tellement on n’avait l’impression d’être « ailleurs ».Pendant deux jours, nous n’avons pas arrêté d’être étonné. Nous nous sommes promenés un peu dans les ruelles en terre du village. Les maisons sont vraiment vétustes, beaucoup sont en chantier ou pas terminées. Les gens sont dans la rue. Les femmes brodent sur les pas des portent, les enfants, vraiment « cra-cras » pour certains jouent dans la poussière, tout le monde discute, rit…Et la musique partout. Les voitures roulent avec la musique à fond, sur les devant des magasins des grosses radios avec la musique à fond, c’est à qui fera le plus de bruit !!!Ajoutez à cela , toute la journée , des haut parleurs qui diffusent des voix d’hommes et de femmes récitants des sortes de litanies et vous aurez l’ambiance. Nous nous sommes renseignés, ces litanies sont en fait des infos locales, des offres commerciales…C’est très surprenant. Les habitants de ce village sont des indiens Perupecha, qui parlent un dialecte très éloigné de l’espagnol.

Nous avons passé la nuit sur la place du village et ce fut une nuit très étonnante aussi !!!Nous avons eu droit à un concert privé d’un groupe de jeunes avec guitare qui se sont installés juste à côté de Bob et ont chanté là une bonne partie de la nuit. On n’a pas bien compris si ils étaient là par hasard, ou s’ils sont venus spécialement pour nous…amicalement ou non.. ??

Peu avant 6 heures, nous sommes fait réveillé par des cloches, un genre de carillon, et …des fusées de feu d’artifice, juste à côté du camion…Au bout d’un moment nous avons vu arriver dans la nuit une procession de femmes avec des bougies et une statue de la vierge. Elles se dirigeaient vers l’église en chantant des chants à la Vierge de Guadalupe, patronne du Mexique .

Nous avons ensuite assisté au réveil du village, aux enfants allant à l’école. Tous le monde prend son petit déjeuner dans la rue.

Le but de notre visite ici était d’aller sur les coulées de lave du volcan Paricutín dont la dernière éruption à eut lieu en 1952 et a enseveli tout un village. En fait, seule une partie de l’église est visible, dépassant de la lave. Pour la promenade, nous avons loué des chevaux, et un habitant du village nous a accompagné. C’est très impressionnant et très beau. Le volcan est toujours en éveil, il fume un peu. La promenade à cheval a enchanté tout le monde, du plus petit au plus grand…ah ben non tiens, le plus grand, pourquoi il n’est pas monté sur un cheval… ???

Notre guide était charmant et nous expliqué pas mal de choses sur les mœurs bizarres de son village.

Cette visite nous a beaucoup « remués ». Ces gens, si simples qui vivent de peu, discutent, rient, prient…que nos vies sont éloignées les unes des autres…Comme nous nous trouvons ridicules à courir partout. Qui, chez nous, serait encore capable de se lever à 5 heures du matin , 5 degrés, pour aller en procession prier la Sainte Vierge ???

Ptzcuaro et paricutin

San Miguel de Allende, Morelia

Voilà deux villes coloniales bien différentes…

San Miguel de Allende, d’abord, est une ville dans des tons ocres rouges et jaunes avec de très jolies petites places, des petites courettes ombragées, des petits passages…et pleins d’Américains. Nous découvrons de plus en plus que le Mexique est le « Maroc » des Américains. Dans certaines villes, comme San Miguel cela se sent beaucoup. La ville est charmante mais le tourisme lui fait perdre un peu de son charme. Les américains possèdent de magnifiques villas sur les hauteurs de la ville.

Nous y sommes restés deux jours, nous y avons trouvé un chouette camping pour terminer nos évaluations du CNED, et remettre en forme la totalité de la troupe. Les enfants étaient contents, car, pour une fois, il y avaient des enfants. Nous rencontrons pas mal de Canadiens qui viennent se mettre au chaud pour l’hiver. Ils restent 4, 5 mois, dans leur camping car. Nous rencontrons aussi de plus en plus de famille, qui, comme nous, voyagent ou même vivent de façon itinérante pour plusieurs années. Les garçons se sont régalés de pouvoir jouer avec des petits francophones et même des filles !!!

Requinqués, nous sommes partis vers Morelia, grosse ville moderne. Le décor n’est plus du tout le même. Les grandes artères sont pleines de magasins modernes et les maisons sont en grès rose et gris. C’est beaucoup plus austère, bien moins touristique mais moins rigolo…Le soir, nous allons à une fête foraine très animée ou nous goûtons la canne à sucre coupée en petit tronçons qui a l’air d’être terriblement appréciée, vue le nombre de stands qui en vendent et l’affluence. Les mexicains la mangent avec de la sauce piquante, bien sûr. C’est très juteux et vraiment très sucré. Les cannes sont épluchées à la machette et débitées en rondelles par une armée de mexicains. On mâchouille les fibres, et quand il n’y a plus de jus, on crache…Au petit matin la place et les rues sont tapissées de fibres sèches. Chouette, non ? La prochaine fois, on goûtera les chips au piment, les fruits au piments, les petits poissons au piment…au secours !!! Les enfants ont eu droit à des tours de manèges antiques, on s’est bien amusé. Tout est très vieillot et désuet, mais l’ambiance est vraiment bon enfant et très agréable.

San Miguel Morelia

Nous suivons en direction de Patzcuaro et l’ile de Janitzio, puis le volcan Parikutin !

samedi 1 décembre 2007

Sous et dans Guanajuato

Apres avoir quitté León nous gagnons rapidement Guanajuato, première ville coloniale sur notre parcours. Nous devrions visiter une bonne dizaine de ces villes construites par les Espagnols et reflétant la munificence de cette époque où les richesses du Mexique étaient exploitées à fond.
Guanajuato, ville inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, nous a bien plu, malgré une arrivée qui nous a donné quelques sueurs. La ville, construite sur un site très montagneux, à l’emplacement même des mines d’or et d’argent qui ont fait la richesse de la ville, est d’un accès peu facile en voiture. Pour solutionner le problème de circulation, des tunnels et rues souterraines parcourent la ville. A l’insu de notre plein gré (on nous avait bien prévenus) nous nous sommes retrouvés à circuler avec notre paquebot dans ces galeries très étroites et basses. Nous avons bien pensé rester coincés sous terre, avons bien tourné en rond dans ce gruyère urbain, perdu un peu de calme et beaucoup de sueur. Au final nous avons réussi à nous extraire des galeries et des ruelles bien peu larges en nous faisant guider par un policier à moto.
La ville rassemble un nombre incroyable d’églises et autres monuments historiques, un dédale de ruelles et de places bien ombragées, avec un caractère très latin, quasi méditerranéen. Mais le plus incroyable reste la vue panoramique des maisons et quartiers tous bariolés qui se superposent à perte de vue sur les collines.
Malgré l’état de nos troupes encore assez incertain, nous réussissons à visiter à fond la ville et ses trésors. Avec Aimé et Ferréol nous visitons même le Musées des Momies, grande fierté, et attraction phare de la ville (les mexicains vouent un rite incroyable à la mort et sont fascinés par ses diverses évocations). La visite fut assez effrayante puisque le musée rassemble en fait des cadavres desséchés issus des catacombes d’une église de la ville où les corps se « momifient » naturellement. Ambiance macabre au possible.
Dans le même genre, les églises de la ville présentent des chemin de croix et autres représentations du Christ agonisant très réalistes, lugubres, avec le corps ou le visage en cire.

Guanajuato


Apres Guanajuato nous sommes établis dans un camping de San Miguel de Allende, un autre ville coloniale très touristique, ou nous resterons quelques jours le temps de se refaire une santé (et de finir les évaluations du CNED !).