Au terme de deux mois de voyage et de vie (et d’apprentissage) en camping car, je vais essayer de vous faire partager notre quotidien en camping-car, histoire de vous donner une idée de notre train train à nous.
Tout d’abord, il faut savoir qu’acquérir un camping-car vous fait entrer dans une grande famille.Figurez-vous que quand deux camping-cars se croisent, ils se saluent…et oui, on est bien élevé chez les « camping-careurs ».Dans les campings aussi, l’entraide est de mise.
Ceci étant dit, il faut faire rouler et piloter la machine et ce n’est pas toujours facile. Il y a deux ou trois petits reflexes à acquérir si l’on veut éviter une avalanche de catastrophes (les catastrophes ayant tendance à s’enchainer dans ce genre de véhicule).
Ainsi, avant de partir il ne faut pas oublier de rentrer l’antenne télé, sous peine de l’accrocher au premier arbre venu (et ils sont nombreux dans les campings). Vous aurez compris que l’anecdote sent le vécu…l’antenne a depuis complètement disparue, n’ayant pas supporté l’épisode du toit arraché…)
Il faut aussi s’assurer que tout les placards sont bien fermés, que la machine à café ne trône plus sur la table, que la porte du frigo est bien fermée, sinon tout valse au premier tour de roue…En fait c’est comme dans un bateau, tout est toujours en mouvement. C’est un coup à prendre…Les déplacements pendant que l’on roule sont aussi extrêmement périlleux, surtout pour aller aux toilettes…
Les marches-arrières sont un autre point délicat pour le chauffeur de camping-car. Didier l’a appris à ses dépens , tout au début de notre voyage, une voiture s’étant garée juste derrière nous à une station service s’est vue emboutir le capot ….Sans blessés rassurez-vous. Depuis il envoie Mimine à l’arrière pour servir de guide. La Mimine est un accessoire très utile au chauffeur de camping car, elle sert à beaucoup de petites choses, comme brancher les tuyaux d’eau, aller chercher à boire ou à manger pendant que l’on roule, ou même tout simplement à se faire engueuler quand il y a un problème… !
Pour la vie quotidienne, tout tient dans une organisation sans faille. Nous sommes devenus les rois de la boîte en plastique. Nous avons une boîte pour les médicaments, une boîte pour les chaussures, une boîte pour les cours d’école, une boîte pour les jouets…Ces boîtes ont aussi une fonction d’étanchéité dans notre cas…Nous sommes maintenant rodés au « je plie le lit, je range ma couette, je déplie la table, j’y mets une rallonge », « je range l’égouttoir pour pouvoir atteindre la cafetière-je repousse la cafetière pour pouvoir poser le beurre et la confiture-je déplace le beurre et la confiture pour pouvoir chercher le lait, etc.… »du matin. Pour les repas, ça va, à part le stockage qui est minime, la cuisine est petite, mais pratique, comme on dit ( !)
Dans la chambre des enfants, tout l’espace est occupé. Nous avons deux lits superposés, et un lit simple. Aimé dort sur le lit simple, Antonin sur le lit du haut, Ferréol et Siméon se partagent celui du bas et Marceau a un petit matelas que l’on pose par terre entre les lits. C’est concentré, mais tout le monde dort. Il y a de nombreux tiroirs et placards dans cette pièce de 4,5 m carré et tout nos habits y rentrent.
En attente de réparation complète de la capucine, les parents dorment sur les canapés du salon, confortables au demeurant, puisqu’ouverts ensemble ils constituent un grand lit de 2,20 m de large au moins. Mais cette situation impose de tout plier pour démarrer le petit dej, cf. précédemment. Donc pas de grasse matinée possible.
Pour la douche, en ouvrant les portes des toilettes et de la douche en même temps on crée comme un sas, et une « confortable » salle de bain de 2 m carré environs.
Quand il fait beau nous mangeons sur les tables de pique nique des camping ou celles des aires de repos des villes ou villages traversés. Sinon, nous nous installons autour de notre superbe table télescopique, qui, toute dépliée fait 60cm de large sur 1m30 de long…
Bref, tout roule, une fois qu’on a compris comment faire pour se croiser sans s’écraser les pieds, on peut vivre à 7 dans un camping car. Nous avons une autonomie de deux jours environ par rapport à l’eau et à la cuve sanitaire. Nous avons appris à économiser chaque goutte d’eau en faisant la vaisselle, en se lavant les dents, les mains, etc..Nous remplissons notre cuve dans les campings ou dans les stations services quand ils sont d’accord. Si on a plus d’eau, on utilise de la vaisselle jetable et on fait la toilette du chat…Pour la cuve, on ne peut vider que dans des campings. Pour l’eau que l’on boit, on remplit des grosses bouteilles aux robinets des campings, ou on en achète.
Nos soirées sont assez « soirées camp scout », n’ayant ni la télé, ni la radio, ayant déjà lu toute notre réserve de livres, nous faisons , entre grands (à 5) des jeux de société, des soirées concours de blagues, soirées massage, bref on s’amuse bien et on se couche tôt, car le noir complet du dehors incite au sommeil. Notre rythme est bien différent de celui de Toulouse. On passe beaucoup plus de temps à discuter tous ensemble et c’est sympa. Nous n’avons plus vraiment d’horaire , c’est notre ventre affamé qui nous rappelle midi. Sans les devoirs nous ne saurions même plus quel jour on est !!!